Mort d’un présumé innocent

2005

Le résumé :

L’affaire des Disparus de Mourmelon a longtemps défrayé la chronique. Entre 1980 et 1987, une dizaine de personnes, dont six militaires, disparaissent dans les environs de Mourmelon, en Champagne. En 1982, une enquête est enfin ouverte. Policiers et enquêteurs piétinent, jusqu’au mois d’août 1988, où Pierre Chanal est interpellé pour avoir séquestré et violé un autostoppeur hongrois dans son camping-car. Cet adjudant-chef, prétendu pervers et homosexuel, qui a fréquenté Mourmelon au moment des faits, tient lieu de coupable idéal. D’abord condamné à dix ans de prison dans l’affaire de l’autostoppeur, il est bientôt mis en examen pour les assassinats de huit des jeunes gens disparu. Voilà comment naît « l’affaire Chanal » et comment Maître Buffard devient son avocat.

Il reconstitue ici chaque étape de l’une des instructions les plus demesurées de la justice française, de la première disparition jusqu’au suicide de Pierre Chanal. Peu à peu se dévoilent de surprenantes défaillances : tentatives d’extorsion des aveux par les gendarmes, auditions de témoins peu crédibles, exploitation partiale des éléments matériels… Alors on s’interroge : n’aurait-on pas hâtivement accusé Chanal de meurtres qu’il n’avait pas commis ? Et, pour la première fois, Maître André Buffard met en accusation la prétendue infaillibilité des expertises scientifiques : les analyses ADN sont-elles vraiment la clé de tous les mystères ?

Au regard d’autres fameuses affaires – Omar Raddad, Patrick Dils, Caroline Dickinson, Outreau -, l’auteur dénonce les tares d’un système qui conduit fatalement à des erreurs judiciaires. Il démontre comment les procès sont devenus des machines à grand spectacle, où les victimes et leur souffrance mobilisent l’attention, empêchant toute justice sereine et donc impartiale.

Dans ce livre-enquête, remarquablement renseigné et argumenté, l’auteur ouvre le débat sur des questions de justice fondamentales.

La presse :