Jamila Belkacem, l’empoisonneuse

1999 - 2006

L’affaire :

Jamila Belkacem née au Maroc immigre en France à l’âge de 23 ans.

Elle rencontre son futur mari par petite annonce et deviendra mère de 4 enfants.

Dans le cadre de son activité elle rencontre Jacques Brunet, vétérinaire à Bourg-en-Bresse, qui vit séparé de sa famille.

Elle devient sa maîtresse et l’installe pratiquement au domicile conjugal le présentant à son mari comme un patient en fin de vie, et convainquant son amant que son époux est en fait son demi-frère.

Jacques Brunet s’éprend follement d’elle, mais fatigué et dépressif, s’abandonne totalement à ses volontés.

Il projette de faire le tour du monde en bateau et va virer un certain nombre de sommes de son compte au bénéficie de Jamila Belkacem pour qu’elle l’aide dans ses recherches.

Dans les semaines qui vont précéder son décès, Jacques Brunet apparaitra de plus en plus comme apathique.

Le 26 février 1999, alors qu’elle rentre de voyage en Angleterre avec ses enfants, Jamila Belkacem téléphone aux pompiers pour donner l’alerte.

Elle explique que rentrée de voyage, son ami Jacques Brunet ne répond à ses appels téléphoniques, pas plus qu’il ne lui ouvre sa porte.

Forçant celle-ci, les pompiers découvrent à l’intérieur de l’appartement rempli de suie le corps carbonisé de Jacques Brunet sur un matelas.

Jamila Belkacem leur expliquant que Jacques Brunet avait l’habitude de prendre des somnifères pour s’endormir en lisant à la bougie, les enquêteurs en déduisent que la mort de Jacques Brunet est accidentelle.

Toutefois lorsque l’expert en assurance chargé d’évaluer les dégâts dans l’appartement se rend sur place, il découvre au moins 4 points de départ d’incendie et des traces d’essence sur les plinthes de l’appartement et sur les restes du matelas.

Dès lors la thèse de l’homicide apparait évidente, d’autant plus que le corps de Jacques Brunet étant exhumé et autopsié, il apparait qu’il absorbait depuis des mois des quantités importantes de produits antidépresseurs à des doses toxiques.

Jamila Belkacem et son époux sont rapidement soupçonnés avant qu’une perquisition chez Jamila Belkacem fasse apparaitre à la fois qu’elle avait conservé l’ordinateur de Jacques Brunet sur lequel figure les fausses ordonnances pour les médicaments ayant servi à l’empoisonner et surtout que des sommes très importantes ont été virées des comptes de Jacques Brunet à son bénéfice.

Arrêtée, puis mise en examen, Jamila Belkacem nie les faits.

Un premier procès à lieu à partir d’avril 2002 devant la Cour d’assises de l’Ain à Bourg-en-Bresse au terme duquel Jamila Belkacem est condamnée à 20 ans de réclusion.

Elle fait appel de cette décision.

Le 26 février 2003 le procès en appel débute devant la Cour d’assises de Lyon mais est immédiatement marqué par un coup de théâtre puisqu’un fax est apporté au Président de la Cour d’assises émanant de René Maillard, l’époux de Jamila, qui reconnait avoir tué Jacques Brunet et avoir préféré se suicider.

L’affaire est aussitôt renvoyée.

Sortant du coma quelques jours plus tard, René Maillard explique n’avoir jamais voulu ni se suicider, ni avoir écrit la lettre.

Le 13 mai 2013, sa fille reconnait que c’est sa mère qui l’a convaincue, au parloir, que son père était effectivement l’auteur de l’assassinat de Jacques Brunet et qu’elle était victime d’une injustice.

Elle lui remettait des cachets qu’elle avait récupérés à la maison d’arrêt et pilés, en lui donnant instruction d’empoisonner son père en les incorporant dans de la nourriture.

C’est ce qu’avait fait la jeune fille qui avait introduit le poison dans un flan au chocolat, le dessert préféré de son père.

Toutefois celui-ci n’ayant pas absorbé la totalité du dessert, le poison n’avait pas complètement fait son effet.

Jugée en décembre 2003 par la Cour d’assises d’appel du Rhône, elle était condamnée à 30 ans de réclusion pour meurtre de Jacques Brunet.

Elle comparaissait à nouveau en novembre 2006 pour la tentative d’assassinat sur son mari et était condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité avec 22 ans de sûreté.

 

La presse :

 

FAITES ENTRER L’ACCUSÉ : « Jamila Belkacem, l’empoisonneuse », 2015