L’affaire Mathais

1982 - 1983

L’affaire :

Le 22 novembre 1982 les parents de Claude Mathais dénoncaient à la Gendarmerie de Prayssas (Lot et Garonne) la disparition de leur fils, Claude, domicilié dans cette localité, à qui ils étaient venus rendre visite et qui n’avait donné aucun signe de vie.

Une enquête était ouverte qui donnait immédiatement lieu à de nombreuses hypothèses dans la mesure où le disparu était connu comme un des leaders de la cause anti-nucléaire dans la région et que sa disparition pourrait être liée à son activité militante.

Les éléments de l’enquête permettaient de faire remonter sa disparition aux alentours du 10 novembre.

Le 08 décembre un cadavre d’homme était découvert dans la Garonne à La Réole (Gironde) torse nu, porteur d’un jean et de chaussettes.

Un premier examen du corps faisait apparaître la présence de plaies à la tête.

L’autopsie confirmait que la mort avait été occasionnée par de multiples fractures de la voûte et de la base du crâne.
En revanche, il n’était pas possible de déterminer si c’est un cadavre ou un sujet vivant qui avait été mis à l’eau.

Les divers éléments recueillis au cours de l’autopsie permettaient d’identifier formellement le cadavre comme étant bien celui de Claude Henri Mathais.

Après avoir successivement étudié scrupuleusement la vie affective et sexuelle de Claude Mathais, puis ses activités au sein du mouvement anti-nucléaire, les policiers étaient amenés à s’intéresser au contexte professionnel précédent les faits.

Il s’avérait que Claude Mathais s’apprêtait à quitter son employeur pour créer une société concurrente.
Celui-ci s’était pourtant montré particulièrement soucieux au moment de la disparition de Claude Mathais puisqu’il avait lui-même organisé à la tête d’un certain nombre de personnes les recherches et au moment de ses obsèques, avait conduit une délégation de l’entreprise et des proches de Claude Mathais.

Les enquêteurs ayant décidé d’une perquisition tant au domicile que dans les locaux de l’entreprise de l’employeur, ils découvraient que dans un bureau de cette société avait été installée une moquette neuve.

Procédant à l’enlèvement de cette moquette, les policiers découvraient une cinquantaine de tâches de sang incrustées dans le ciment. Examinant le véhicule break de l’employeur, les enquêteurs y découvraient également une tâche de sang.

C’est dans ces conditions que Bujan finissait par reconnaître les faits, expliquant qu’à la suite d’une dispute liée à la volonté de Claude Mathais de créer une entreprise concurrente et alors que Mathais l’insultait, une altercation s’en serait suivie où, sous le coup de la colère, Bujan l’aurait frappé avec un tube métallique.

Après un moment d’abattement, il avait décidé de faire disparaître le corps.

Comparaissant devant la Cour d’assises d’Agen, les faits seront requalifiés en coups mortels et il sera condamné à 8 ans de réclusion criminelle.

 

La presse :