L’affaire Rome c/ Haddouche

2002 - 2003

L’affaire :

Le 27 juillet 2002 Monsieur Bernard Rome se présentait devant les services de police de Saint-Etienne pour leur expliquer que sans nouvelle de son fils depuis le 12 juillet, il s’était à son retour de vacances rendu au domicile de ce dernier où il avait trouvé son corps sans vie allongé sur le lit de sa chambre.

Les enquêteurs se rendaient sur place, ne constatait aucune trace d’effraction ni de signe de lutte mais découvrait reposant sur le ventre en travers du lit le corps de Sylvain Rome qui présentait deux plaies thoraciques.

Il semblait que quelques objets aient été dérobés et en particulier son portefeuille, son chéquier, son téléphone portable et les clés de son appartement.

L’autopsie révélait, outre une alcoolémie de 1,45 g/litre, la présence d’un anxiolytique aux propriétés hypnotiques et amnésiantes.

La date du décès, en tenant compte des résultats de l’autopsie mais aussi du dernier appel émis à partir du portable de Sylvain Rome, permettait d’établir la date du décès au 15 juillet.

Les enquêteurs s’attachaient donc à déterminer l’emploi du temps de la victime à cette date et découvraient qu’il avait travaillé en tant que bénévole à ce moment là pour la chaîne de télévision AB7 dans le cadre des championnats de France d’athlétisme qui se déroulaient à Saint-Etienne.

Plusieurs témoignages permettaient finalement de faire évoluer l’enquête et d’orienter les soupçons sur un individu que la victime aurait rencontré le 15 juillet 2005 en début d’après-midi dans un débit de boisson.

Différents témoins en faisaient une description assez précise mais le portrait robot diffusé à la suite de ces auditions ne donnait aucun résultat.

Ce n’est que plusieurs mois plus tard mais de façon fortuite que l’enquête allait évoluer :
En effet, un certain Jacquy Haddouche était interpellé à Nîmes le 03 octobre 2002 pour un meurtre dont le mode opératoire ressemblait aux circonstances dans lesquelles Sylvain Rome avait été approché, sans doute drogué, avant d’être tué.

L’enquête allait permettre en outre d’établir que Jacquy Haddouche se trouvait à Saint-Etienne au moment des faits et il était identifié par les témoins.

Enfin, il s’avérait que son téléphone avait borné dans la zone de l’appartement de Sylvain Rome à la date et à l’heure présumée des faits.

Tout au long de l’instruction Jacquy Haddouche contestait les faits, tandis qu’il était mis en examen par ailleurs de deux autres personnes, meurtres survenus dans des circonstances similaires puisque les victimes avaient vraisemblablement été droguées avant d’être assassinées.

Par ailleurs, les expertises psychiatriques relevaient une personnalité psychopathique.

Renvoyé devant la Cour d’assises de la Loire et en dépit de ses dénégations, Jacquy Haddouche a été déclaré coupable et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité.
Ayant interjeté appel de cette décision, il s’est finalement désisté de cet appel et sa condamnation assortie d’une peine de sûreté de 22 ans est devenue définitive.

Il est décédé le 23 octobre 2010 à la Prison de Fresnes.

 

La presse :

 

FAITES ENTRER L’ACCUSÉ : « Jacquy Haddouche, Au hasard du crime », 2016