Les disparus de Mourmelon – Affaire Pierre Chanal

1980 - 2003

L’affaire:

Pierre Chanal né le 18 novembre 1946 à Saint-Etienne est adjudant chef et instructeur au camp de Mourmelon dans la Marne, de 1977 à 1986 au moment de l’affaire des Disparus de Mourmelon.

De nature discrète, il est décrit comme un militaire irréprochable dont les états de service antérieurs sont remarquables puisqu’il est médaillé de la valeur militaire avec étoile d’argent suite à son séjour au Liban dans le cadre du mandat des casques bleus français dans ce pays.

Entre janvier 1980 et 1987, huit personnes dont six militaires vont disparaitre dans la région de Mourmelon. Seuls deux cadavres seront retrouvés, dont celui d’un auto-stoppeur irlandais près d’Alaincourt dans l’Aisne, le corps enterré dans un bosquet.

Deux autres militaires ont disparu du camp de Val d’Ahon (Doubs).

Les investigations n’aboutissent à aucune piste sérieuse jusqu’à l’interpellation de Pierre Chanal le 09 août 1988 sur un chemin de terre de Saône et Loire.

A l’intérieur de son camping-car les gendarmes qui procèdent à un contrôle découvrent un jeune hongrois de 20 ans qui explique que Pierre Chanal l’a pris en stop, agressé, enchaîné et violé.

A partir de cette découverte les enquêteurs font un lien entre les disparitions et Pierre Chanal : il s’avère que celui-ci a côtoyé un certain nombre de disparus dont il était l’instructeur.

Toutefois aucune preuve tangible ne peut être rapportée et c’est seulement l’apparition des premières expertises ADN qui permettra de retrouver la trace de trois des disparus à l’intérieur du camping-car contrôlé le 09 août 1988.

Dès lors, le 10 août 2001, plus de 21 ans après la première disparition, Pierre Chanal sera finalement renvoyé devant la Cour d’assises de la Marne pour seulement trois disparitions correspondant aux ADN retrouvés.

Le 12 mai 2003 à la veille de l’ouverture de son procès à Reims, Pierre Chanal tente de mettre fin à ses jours. A l’ouverture du procès, et bien que celui-ci ne soit pas transportable, la Cour ordonne sa mise en détention et reporte le procès au mois d’octobre suivant.

Le 14 octobre le procès s’ouvre devant la Cour d’assises de Reims mais Pierre Chanal qui a entrepris depuis plusieurs semaines une grève de la faim et qui est hospitalisé, ne peut comparaitre.

Le procès débute malgré tout mais le soir même, Pierre Chanal se sectionne l’artère fémorale à l’aide d’une lame de rasoir et meurt en quelques minutes en dépit de l’intervention des policiers chargés de le surveiller dans sa cellule de l’hôpital.

 

La presse :

 

FAITES ENTRER L’ACCUSÉ : « Pierre Chanal, les disparus de Mourmelon », 2015