L’affaire du Docteur Gallet

1992

L’affaire :

Le 02 septembre 1992, Madame Charlotte Ladon, âgée de 71 ans était hospitalisée à l’Hôpital Saint-Joseph à Lyon pour des blessures à la tête.
Elle présentait 4 plaies sur le crâne et des ecchymoses aux bras.

Elle expliquait qu’elle s’était rendue dans cet hôpital la veille, au service de cardiologie où elle avait rendez-vous avec le Docteur Michel Gallet pour s’entretenir avec ce dernier du remboursement d’un prêt d’un montant de 115 000 Francs qu’elle lui avait consenti en 1986, et pour solliciter des explications sur des retraits sur ses comptes épargne qu’il avait effectués durant son absence de la région lyonnaise.

Elle racontait que ce médecin s’était occupé avec un dévouement extrême de son mari alors que celui-ci était en fin de vie, et que s’était noués à l’époque des rapports quasi amicaux.

A cette occasion le médecin lui avait proposé de la conseiller, en particulier au niveau de la gestion de son patrimoine.

Puis qu’il avait sollicité d’elle un prêt et qu’enfin, ayant obtenu une procuration sur ses comptes, effectué des retraits sans qu’elle en soit informée.

Depuis plusieurs mois, elle demandait à la fois des explications au Docteur Gallet sur ces retraits ainsi que le remboursement du prêt.

Dans la dernière période celui-ci avait différé à plusieurs reprises ce remboursement puis, excédé par son insistance, lui avait finalement accordé un rendez-vous pour le 1er septembre.

Elle relatait qu’arrivée dans l’établissement pour ce rendez-vous à une heure inhabituelle (très tôt le matin), elle s’était aperçue que le bâtiment était désert.

S’étant retrouvée dans le bureau du médecin, celui-ci lui avait précisé que contrairement à ce à quoi il s’était engagé, il n’était pas en mesure de la rembourser ce jour là mais qu’il allait le faire très rapidement.

Il avait alors brutalement mis fin à l’entretien en se dirigeant vers elle et en la prenant affectueusement dans ses bras.

Elle expliquait qu’un peu interloquée et qu’alors que s’étant retournée elle se dirigeait vers la porte, elle avait soudainement vu le médecin se ruer dans sa direction muni d’un objet contendant avec lequel il lui avait porté plusieurs coups sur la tête.

Elle était tombée au sol et avait été secourue par un autre médecin alerté par le bruit de sa chute et par ses cris.

Le Docteur Gallet avait expliqué à son confrère qu’elle venait d’être victime d’un malaise et qu’il fallait l’emmener dans son service où il allait (sic) « s’occuper d’elle »…

Elle était persuadée que le Docteur Gallet avait voulu la supprimer et que s’il insistait pour qu’on l’emmène dans son service, c’était pour l’achever…

Le médecin de son côté a toujours expliqué qu’en fait il avait effectivement eu tort de s’occuper des intérêts financiers de Madame Ladon mais que ce jour là, alors qu’effectivement il avait été question de remboursement de prêt, celle-ci avait fait un malaise et que les 4 plaies qu’elle présentait à la tête avaient été provoquées par une chute sur le rebord d’un bureau, puis sur le sol, qu’elle avait rebondit et que c’est alors qu’il tentait de la rattraper qu’elle aurait chuté à nouveau sur le sol…

Les experts désignés, le Tribunal et la Cour n’ont pas été convaincus par ces explications et le médecin a été condamné à 2 ans d’emprisonnement dont 1 avec sursis.